Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Philippe Jayat Hugo - Peintre

Philippe Jayat Hugo - Peintre

UNE ŒUVRE PICTURALE A l’IMAGE DU TEMPS PRESENT… dans le cadre d’une rencontre avec le peintre Philippe Jayat - dit Hugo.


BIOETHIQUE ET MEDICO-ETHIQUE : Converger vers la personne. Les technologies émergentes pour le bien commun.

Publié par Bernard Vadon sur 13 Janvier 2023, 14:36pm

Au sein de « l'Académie pontificale pour la vie », figure un musulman de l’Université Al-Azhar nommé par le pape François.Une ouverture d’esprit qui n’échappera à personne.

Saad Al-Din Mosaad Helaly, juriste musulman sunnite et professeur de jurisprudence islamique de l’Université Al-Azhar, au Caire.

 

"D’ici 2050, le monde devra nourrir 10 milliards de personnes et tous les peuples ont le droit de bénéficier d’une agriculture biologique éthique et de récolter le dividende numérique" déclarait, il y a peu, Qu Dongyuavait, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) depuis le 1er août 2019.(1)

M. Qu Dongyuavait

Dans la mouvance de cette mise en garde sinon de réponse, une manière de référence qui s’impose.

« L’Appel de Rome » en est une.

Une initiative pour une éthique de l’intelligence artificielle (A.E) développée par l’Académie pontificale pour la vie et prônant le développement de technologies plus transparentes, inclusives, socialement bénéfiques et responsable qui avait, lors de sa création, bénéficié du soutien public et quasi inconditionnel du pape François.

UN MONDE MEILLEUR

Aujourd’hui, L’Académie pontificale pour la Vie rappelle, à ce propos, que le 28 février 2020 plusieurs institutions publiques et privées - notamment la FAO, le ministère italien pour l’Innovation technologique, IBM et Microsoft- avaient signé, sous l’égide du Vatican et toujours avec l’aval du Pape François, ce document :

«Le progrès peut rendre possible un monde meilleur s’il est uni au bien commun» considérait  alors Mgr Vincenzo Paglia, nommé par le pape François, président de l’Académie pontificale pour la Vie. Et cela, par le truchement d’un communiqué diffusé un an après une rencontre organisée au Vatican.

Mgr Vincenzo Paglia, nommé par le pape François, président de l’Académie pontificale pour la Vie.

 

La profondeur et l'accélération des transformations de l'ère numérique soulèvent des questions globales en constante évolution. L'Académie Pontificale pour la Vie, un an après l'appel, était donc de plus en plus convaincue de l'importance d'être au service de chaque personne dans sa globalité et de tous les individus, sans discrimination ni exclusion. L’objectif consistant à impliquer d’autres institutions et d’autres religions dans cette réflexion éthique ajoutant en manière de mise en garde :

«Sans un développement équitable et réparti, il n'y aura ni justice, ni paix, ni fraternité universelle.»

PROTEGER L’HUMAIN ET L’ENVIRONNEMENT

Ainsi, « l’Appel de Rome », outre le fait de favoriser au fond  l’éthique de l'intelligence artificielle, figure surtout comme étant un mouvement créé pour soutenir une approche singulière de l'intelligence artificielle et promouvoir parmi les organisations, les gouvernements et les institutions, un sens de la responsabilité partagée. Et cela, dans le but d'assurer un avenir à l'innovation numérique et au progrès technologique en les vouant au service du génie et de la créativité humaine :

«Les systèmes d'intelligence artificielle doivent être conçus, élaborés et mis en œuvre pour servir et protéger les êtres humains et l'environnement dans lequel ils vivent. En revanche, il n’est pas acceptable que la décision sur la vie et le destin d’un être humain soit exclusivement confiée à un algorithme" prévenait alors le pape François.

Une réserve qui va naturellement dans le sens de la morale chrétienne.

"D’ici 2050, le monde devra nourrir 10 milliards de personnes ...

D’ailleurs, dans la ligne de son encyclique « Fratelli Tutti », le pape avait, on s’en souvient, souligné combien la concorde des grandes religions dans la promotion d’une culture qui met cette technologie au service du bien commun de tous et du soin de la maison commune, doit être un exemple pour beaucoup d’autres.

Il avait également insisté sur le fait que le développement technologique devait impérativement se mettre, partout  dans le monde, au service de la justice et de la paix.

Dans un contexte de présence croissante de l’intelligence artificielle dans la vie personnelle autant que dans le monde social, le Saint Père précise encore :

"L’algo-réthique, c’est-à-dire la réflexion éthique sur l’usage des algorithmes, doit être toujours plus présente, outre dans le débat public mais aussi et surtout dans le développement des solutions techniques". 

INSTRUMENT UTILE

Le pape François s’est  également et intensément inquiété de l’usage discriminatoire de ces instruments aux dépens des plus fragiles et des exclus. Associant à cette problématique, la délicate question du traitement administratif des demandes d’asile. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur.

« L’appel de Rome » constitue donc, selon le pontife argentin, un instrument utile pour un dialogue commun entre tous afin de favoriser un développement humain des nouvelles technologies.

Pas question pour autant de confier la barre au seul système.

Le pape François estimant à ce propos que les adhésions à cet « Appel de Rome » représentent, je le cite :

« Un pas significatif pour promouvoir une anthropologie numérique, avec trois coordonnées fondamentales: l’éthique, l’éducation et le droit ». 

Dans son discours, le pape se réjouit du fait que les premiers signataires de « l’Appel de Rome » - en 2020 - souhaitaient impliquer les autres grandes religions mondiales ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté afin que « l’algo-réthique » soit de plus en plus présente, non seulement dans le débat public, mais aussi dans le développement de solutions techniques adéquates..

En effet, chaque personne doit pouvoir bénéficier d’un développement humain et solidaire, sans que nul n’en soit exclu.

Ainsi, l’événement d’aujourd’hui voit-il également l’implication des délégations juives et islamiques lesquelles sont enclines à considèrer l’intelligence artificielle en filigrane des paroles de l’encyclique « Fratelli tutti »  :

« La fraternité entre tous est la condition préalable pour que le développement technologique soit aussi au service de la justice et de la paix dans le monde. »

Dans la recherche d'un terrain d'entente.

Le pape rappelle enfin que « dans la rencontre de différentes visions du monde, les droits de l’homme représentent un important point de convergence dans la recherche d’un terrain d’entente ».

En se référant à son discours lors de  l’Assemblée plénière de l’Académie pontificale pour la vie - le 28 février 2020 - il avait alors souligné qu’à l’heure actuelle, une réflexion renouvelée sur les droits et les devoirs dans ce domaine semble nécessaire. Précisant :

« L’ampleur et l’accélération des transformations de l’ère numérique ont en effet soulevé des problèmes et des situations imprévus qui défient notre éthique individuelle et collective. »

Et le chef de l’Église catholique d’insister encore sur la nécessité de mettre tout en œuvre afin que les systèmes d’intelligence artificielle soient conçus, élaborés et mis en œuvre avec pour unique objectif celui de servir et de protéger les êtres humains et l’environnement dans lequel ils vivent. 

 

Sans être pessimiste, le pari n’est pas encore gagné.

 

Bernard VADON

 

1/ A l’aune de la prochaine assemblée – du 20 au 22 février 2023 – les débats porteront sur le thème : «Converger vers la personne. Les technologies émergentes pour le bien commun».

Auparavant, le 15 octobre 2022, le bureau de presse du Vatican avait révélé  les noms des 14 nouveaux membres au sein de « l’Académie pontificale pour la vie » nommés par le pape.

Parmi ces 14 nouveaux membres, certains d’entre eux étaient des correspondants de l’Académie qui sont maintenant des « ordinaires ». L’Académie a également  renouvelé son conseil d’administration au sein duquel, nommé par François, figure le juriste musulman sunnite Saad Al-Din Mosaad Helaly, professeur de jurisprudence islamique de l’Université Al-Azhar, au Caire.

L’«Académie pontificale pour la vie» aujourd’hui présidée par Mgr Vincenzo Paglia, a été fondée en 1994 par Saint Jean Paul II. Elle fournit au pape et à la Curie romaine des orientations scientifiques pour les débats bioéthiques et médico-éthiques dans lesquels l’Église s’implique de plus en plus depuis quelques décennies.

Elle travaille en rapport étroit avec le Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé.

 

(source)  Centre catholique des médias Cath-Info

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents